Dijon : François Rebsamen n’entrera pas au gouvernement

Pressenti depuis quelques jours pour prendre le Ministère de l’Intérieur, le sénateur-maire de Dijon François Rebsamen a fait savoir ce matin aux médias qu’il n’entrerait pas au gouvernement, précisant qu’il souhaitait se consacrer à son mandat local et à son siège parlementaire. Ses récentes déclarations sur la contraventionnalisation du cannabis ont-elles pesé sur la décision du Président de la République François Hollande ?

François Rebsamen restera maire de Dijon, fonction qu’il occupe depuis 2001. Annoncé depuis plusieurs jours pour prendre Beauvau au sein du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, nouveau premier ministre, l’élu bourguignon a fait savoir ce matin sur Europe 1 qu’il ne briguait plus de portefeuille ministériel, précisant qu’il se conformait ainsi au principe édicté par François Hollande selon lequel un membre de gouvernement se verrait interdire de cumuler sa fonction ministérielle avec un mandat d’exécutif local.

Son choix : la Ville de Dijon ?

Il a précisé que son choix était fait et que celui-ci se portait « sur Dijon et son mandat de sénateur ».

En réalité, les raisons de ce retrait pourraient être plus profondes : on se souvient qu’en avril dernier, la maire de Dijon avait, à l’occasion d’un meeting de François Hollande, proposé de contraventionnaliser l’usage de cannabis, qualifié aujourd’hui comme un délit.

Ses arguments portaient sur le fait que, « sur les 142 000 procédures de consommation de cannabis, seules 24 000 poursuites étaient engagées, ce qui représente des centaines de milliers d’heures de travail pour les policiers ».

Proche de François Hollande

Interrogé ce matin sur cette question, François Rebsamen a affirmé que cette proposition n’avait en rien nui à sa nomination au Ministère de l’Intérieur, et qu’il avait d’ailleurs « maintenu sa position sur le sujet ».

Rappelons que François Rebsamen, 60 ans, natif de Dijon, occupe aussi un siège sénateur au sein du groupe socialiste qu’il dirige. Il fut également numéro 2 du PS lors que François Hollande était aux commandes.