Dijon, la « smart métropole » de demain

Déjà à la pointe des solutions intelligentes, la métropole de Dijon ambitionne de devenir la première smart city de France avec la réalisation d’un projet de gestion connectée et centralisée des services publics du territoire. Au terme d’un appel d’offres qui aura duré près de deux ans, la collectivité vient d’annoncer l’attribution du projet à un consortium réunissant Bouygues et Citelum (filiale d’EDF).

smart city

Le projet Smart City, précurseur et innovant

Par définition, une ville intelligente ou « smart city » utilise les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le but d’améliorer la qualité des services urbains.

C’est le défi que s’est lancé le Grand Lyon avec son marché public « Smart City », portant sur :
la conception, la réalisation, l’exploitation et la maintenance de différents équipements urbains connectés (dispositifs de géolocalisation des véhicules publics, éclairage, feux tricolores, vidéosurveillance, capteurs de données environnementales, etc.)
la création d’un centre unique de gestion et de pilotage de l’ensemble des services publics, alimenté par des données collectées par des objets connectés

Ce projet doit permettre de faciliter et d’optimiser la gestion de l’espace public.

Un contrat à 105 millions d’euros

Le 7 septembre dernier, au terme d’un appel d’offres qui aura duré près de deux ans, le maire de Dijon et président de Dijon Métropole François Rebsamen a annoncé la signature d’un contrat avec un consortium réunissant Bouygues et Citelum (filiale d’EDF), dont Suez et CapGemini sont partenaires.

Le contrat, d’une durée de douze ans, porte sur la conception, la réalisation, l’exploitation et la maintenance (CREM) des équipements urbains connectés, ainsi que du centre de pilotage.

Montant du contrat : 105 millions d’euros, dont 53 millions investis par la Ville de Dijon et Dijon métropole.

Première en France : la création d’un centre unique de gestion des équipements publics

Au sein des 24 communes de l’agglomération, l’ensemble des services urbains sera piloté à distance et en temps réel à partir d’un centre de commandement unique.

Ce centre de pilotage regroupera les six centres de contrôle actuels (sécurité, police municipale, supervision urbaine, circulation, neige, e-administration). Il sera commandé par une équipe d’ingénieurs (privés et publics) sous la direction d’un représentant de la police municipale.

Le poste de contrôle recevra les données relatives aux objets connectés et géolocalisés, mais aussi les alertes envoyées par les citoyens signalant tout dysfonctionnement. En fonction des informations collectées, l’équipe de contrôle devra décider des interventions.

Ce projet devrait être opérationnel dans un an, fin 2018.

L’Open Data participative

Autre particularité de ce projet : la métropole souhaite ouvrir les données collectées aux habitants, dans une démarche open data participative.

Les citoyens seront invités à signaler tout événement notable, tel qu’un accident, un encombrant sur un trottoir… Ces données seront envoyées au poste de pilotage. De cette façon, les habitants pourront bénéficier d’une information en temps réel sur l’état du trafic, mais aussi sur les places de stationnement disponibles, la pollution de l’air, etc.

Cette ouverture des données devrait aussi permettre aux start-ups de créer des applications innovantes à destination des habitants de la métropole de Dijon.

Des économies de gestion en perspective

L’abaissement des coûts de gestion de la ville à travers un poste de commandement unique, ainsi que les économies réalisées suite à la rénovation intelligente de l’éclairage urbain (LED et variation d’intensité lumineuse via des capteurs) devraient déjà permettre d’économiser 15 millions d’euros d’économies sur la durée du contrat, montant garanti par le consortium.

D’ailleurs, le contrat signé prévoit d’évaluer en continu le consortium sur des critères objectifs de résultats : 65 % d’économies d’énergie sur l’éclairage public, délais d’intervention sur l’espace public, disponibilité à 99 % des systèmes informatiques…

La métropole parie également sur les retombées indirectes : « les équipements intelligents seront une importante source de données qui intéresseront les développeurs et qui créeront ainsi une nouvelle attractivité pour l’agglomération ».

Pour conclure, ce projet de smart city permettra :
– de moderniser et d’optimiser l’action publique,
– de développer l’économie numérique sur le territoire,
– d’améliorer l’attractivité de la métropole.

Ce modèle devrait inspirer d’autres métropoles françaises. Des projets à surveiller de près à travers la presse quotidienne régionale et sur les plateformes d’appels d’offres (comme France Marchés ou le BOAMP).

Pour en savoir plus, le site Dijon métropole présente le détail et le calendrier du projet.

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