La pénurie de carburant et les tensions sur les loueurs automobiles

Comment faire face aux pénuries de carburant et assurer ses déplacements en toute sérénité ? Rouler sans carburant bien sûr ! Les voitures électriques s’imposent comme une solution incontournable. Seulement, entre un coût à l’achat élevé et la crise de la production automobile, la location pourrait devenir une alternative intéressante, à condition que les loueurs de véhicules s’adaptent rapidement à la demande.

La chute annoncée de la production automobile

Le dernier rapport S&P Global Mobility annonce des jours sombres pour l’industrie automobile. La flambée des coûts du gaz et de l’électricité, respectivement multipliés par 20 et par 12 en un an,risque d’affecter sévèrement certains sous-traitants automobiles. Les équipementiersaux usines particulièrement énergivores seront contraints d’arrêter leur chaîne de production par souci de rentabilité.

Cette situation risque de provoquer une chute de la production de l’ordre de 40 % en Europe : ce sont 3 millions de véhicules qui devraient pouvoir être produits par trimestre jusqu’à fin 2023 minimum, contre 4,5 millions auparavant.

La crise énergétique devrait durer encore plusieurs années en Europe, au point que certains prévisionnistes redoutent la mort de l’industrie automobile. Dans les scénarios plus optimistes, au sortir de cette crise, les industries les plus résilientes devront composer avec l’interdiction à la vente de véhicules neufs à moteur essence ou diesel à partir de 2035 en Europe. L’industrie automobile thermique semble vivre ses dernières heures.

L’électrique, le nouvel eldorado ?

Événement historique sur le marché automobile français : en septembre 2022, plus de voitures électriques ont été immatriculées (22 500) que de voitures diesel (20 316). Les voitures électriques ont ainsi totalisé 16% des parts de marché, un record !

Les véhicules électriques séduisent les Français grâce à deux arguments :

  • L’intérêt écologique : sur sa durée de vie, l’impact carbone d’une voiture électrique inférieure à 60 kWh (équivalent d’une citadine voire d’une compacte) est deux à trois fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique ;
  • L’intérêt économique : un parcours de 300 kilomètres coûte environ 10 euros (charge à domicile) avec un véhicule électrique. Sur sa durée de vie, le coût complet d’un modèle électrique neuf doté d’une batterie d’environ 60 kWh reste inférieur à celui d’un véhicule thermique équivalent, malgré un coût supérieur à l’achat.

La ruée vers la location électrique

Du côté électrique : des arguments écologiques et économiques imparables. Du côté thermique : une situation compliquée, entre hausse continue des prix à la pompe et pénuries de carburant. Résultat : les Français se ruent vers la mobilité électrique. Trottinettes, vélos et voitures électriques n’ont jamais compté autant d’adeptes.

L’agence de location de voiture Europcar Nantes enregistre déjà des réservations pour la période Noël ! Le loueur Roadstr a vu la demande en véhicules électriques augmenter de 300 % début octobre. Les fournisseurs de vélos et de trottinettes en libre-service constatent, eux aussi, une forte hausse.

Les loueurs automobiles en première ligne

Entre la chute de la production automobile, la fin annoncée des véhicules thermiques et l’engouement des Français pour l’électrique, par choix ou par contrainte, les loueurs n’ont d’autre choix que de prendre le virage de l’électrique.

Hertz est la première société à saisir cette opportunité avec la commande de 340 000 véhicules électriques. Objectif : doter 25% de sa flotte en modèles électriques d’ici 2024. Sixt a également promis d’élargir sa flotte avec 20 nouveaux modèles électriques d’ici fin 2022. La société souhaite constituer entre 60 et 90% de son parc en véhicules électriques d’ici 2030.

L’avenir se dessine doucement mais sûrement en tout électrique…

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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